Le Livre

Initialement paru aux Éditions du Roseau en 1992 sous le titre La Liberté intérieure, ce livre de développement personnel de la psychologue Suzanne Harvey a récemment été encensé par Josée Blanchette dans une de ses chroniques du Devoir : « J'aurais pu m'économiser dix ans de thérapie avec ce livre-là sur ma table de chevet. »

Écrit dans un ton intimiste, d'une simplicité désarmante mais avec toute la rigueur d'une spécialiste, cet ouvrage trace fort habilement les contours des petits et grands malaises qui sont le lot de bien des gens. L'auteure aborde la quête de sens sous l'angle de la prise en charge de notre individualité: « Nous avons tendance à éviter nos problèmes parce que nous vivons dans un monde qui considère comme anormal le fait d'en avoir. Nous n'apprenons donc pas à les résoudre ; nous apprenons seulement à nous y adapter. […] Notre liberté devrait être notre seul modèle pour les résoudre. »

En de courts chapitres (2 à 5 pages) qui traitent de tous les aspects importants de l'individualité (l'amour, la liberté, l'intégrité, la mort, etc.), Suzanne Harvey nous invite à trouver courageusement des réponses personnelles à ce qui peut nous rendre à notre liberté intérieure.

11.29.2008

Salon du livre: ma gratitude à tous...


Je remercie de tout coeur ces belles personnes qui se sont procurées mon livre au salon du livre, avec qui j'ai échangé: vous en saurez plus sur moi en lisant le livre, mais moi, j'en sais un peu sur chacun avec qui j'ai parlé.

Encore, merci! Le prochain s'en vient. N'hésitez pas à me donner vos commentaires!

11.28.2008

Plusieurs l'ont demandé: voici l'article original de Josée Blanchette

Être vivant, c'est de l'ouvrage

Je suis tombée sur un livre qu'un jeune ami m'a prêté et qui a confirmé tous mes choix de vie, cet été. Les bouquins de self-help me font généralement autant d'effet qu'une poche de thé vert dans de l'eau tiède. «Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage», disait Henri Michaux, un de mes poètes surréalistes préférés.

Comme un poème, j'ai laissé infuser; j'ai lu l'ouvrage trois fois depuis la fin d'août et te le prêterai puisqu'on ne le trouve plus qu'à la bibliothèque. La Liberté intérieure, un auto-enseignement, de la psychologue québécoise Suzanne Harvey (Éditions du Roseau, 1992). J'essaie de convaincre l'éditeur de le republier. Même après 15 ans, cet ouvrage s'inscrit tout à fait dans la quête actuelle d'authenticité et de vérité dont traitait mon collègue Fabien Deglise dans ce journal il y a deux semaines. Tout est là.

J'aurais pu m'économiser dix ans de thérapie avec ce livre-là sur ma table de chevet. Tout ce que j'ai tenté maladroitement, inconsciemment et ouvertement de faire, de dire, de dépasser, se trouve dans ces pages. Pour cette psy qui semble avoir fait tomber bien des barrières pour accéder à son individualité, «seuls les êtres exceptionnels témoignent du potentiel humain. Ce sont eux, les vrais représentants de la race humaine. Dès qu'un être dépasse la normalité, il est un surdoué, sinon un génie. D'ailleurs, l'histoire de l'humanité est surtout l'histoire des êtres exceptionnels plus que celle de l'humanité elle-même».

En inhibant notre individualité, nous sombrons dans la névrose, médicamentée ou non. «Le névrosé éprouve de la difficulté à aimer, à ressentir, à penser, à communiquer et à créer. Il n'est pas conscient ou si peu», écrit-elle. Elle oppose le faire et l'être. «En "faisant", nous résistons à la Vie, tandis qu'en "étant", nous n'y résistons pas.» Elle va même plus loin: «En faisant de notre vie quelque chose de futile, il nous sera moins pénible de la perdre. Nous apprenons à mourir bien plus que nous n'apprenons à vivre.»

Suivre son coeur, sa voie, ses émotions, ses intuitions profondes, choisir le moment présent, larguer les habitudes et les souffrances auxquelles nous nous accrochons, voilà autant de messages à méditer. «Nous redoutons ce qui va bien dans notre vie parce qu'au fond, notre véritable sens du réel s'appuie principalement sur nos souffrances», écrit Suzanne Harvey, qui pense tout bonnement que nous sommes plus grands que nos problèmes, vieille sagesse populaire. Nous offrons à ces parasites douloureux une prise continuelle dans notre présent.

Apprendre le détachement est le job d'une vie. Avec nous-mêmes, avec les autres, nos enfants, nos amours, nos échecs, même nos valeurs, qui ne sont bien souvent que des preuves d'amour fournies à notre entourage, à la société. Pour être aimés davantage. Pour ce que nous ne sommes pas, en plus! Un marché de dupes.“

9.26.2008

Vivre moins stressé

Du point de vue du stress, l'état de bonheur correspond à un état de stress minimal.
Vivre heureux, c'est parvenir à garder notre niveau de stress au minimum.
Vivre malheureux, c'est vivre dans un état de stress élevé, sinon chronique.
Le stress sévère diminue la réponse de notre système immunitaire aux maladies.
Pourquoi ne nous portons-nous pas à la défense de notre bonheur chaque jour? Il le faudrait pourtant...
À force de vivre malheureux, nous ne croirons plus au bonheur. Nous risquons de devenir indifférents à la vie et de vivre pour oublier...
Refusez de vivre dans l'inquiétude! Refusez de vivre malheureux et stressés!
C'est faisable, un peu plus, chaque jour...
Pouvez-vous rester calme quand vous êtes malheureux?
C'est ce qu'il faut tenter de réussir!


Archive de l'entrevue avec Robert Pilotte 106.9fm parlé:

9.25.2008

Le stress: ce tueur invisible

L'émission de télé diffusée hier soir sur le stress nous montrait les études de chercheurs sérieux. Voici ce qu'il faut retenir:
1) le stress chronique diminue la performance de notre système immunitaire. La baisse de protection immunitaire qui en découle est la cause de plusieurs de nos maladies;
2)les animaux savent arrêter leur stress pendant la chasse, nous ne savons pas le faire pendant l'action;
3)nous vivons sous pression, en dépression, non pas parce que nous sommes en danger, mais parce que nous subissons sans cesse de la violence psychologique;
4)la violence psychologique ( l'insensibilité, l'humiliation, l'arrogance, le dénigrement, la critique, la dépersonnalisation, les affronts, la mesquinerie, la revanche, la rancoeur, le mépris, la manipulation, les mensonges, la supercherie, l'attaque, l'indifférence, l'insolence, etc.) est notre principale source de stress humain;
5) la violence psychologique a des effets pernicieux sur notres santé physique et mentale;
6) l'amour, la compassion et l'égalité que se manifestaient les babouins d'une société plus évoluée que les babouins hiérachisés entre dominants et dominés, démontraient que vivre sans violence, c'est vivre sans stress;
7) nous pouvons donc supposer qu'aimer nous garde sain d'esprit et en meilleure santé physique.

Si pour certains leur vie est une histoire d'amour avec la Vie, pour d'autres, c'est une grande peine d'amour. Comment s'en guérir?
Ne croyez pas ce que les autres disent et pensent de vous: dépassez leur violence psychologique en vous aimant plus que tout!

9.24.2008

Être obsédé par son propre moi

Être hypersensible aux réactions des autres à notre égard, c'est être obsédé, non pas par eux, mais par nous-même! Ne jamais vouloir être pris en défaut, nier nos erreurs, nos difficultés, nos peines, vouloir être parfait et plus que parfait, le meilleur et le plus irréprochable, c'est être obsédé par son moi.
Le désir de l'autre prend l'allure d'une idée fixe et paralysante. Notre vie correspond alors à la recette de bonheur d'un autre. Nous sommes infinimente plus que le bon désir d'un autre!

Être bien dans notre vie, c'est être bien avec nous-même avant tout!

Notre vie cesse d'être une limite, une prison psychologique, une infirmité sociale quand nous prenons conscience que nous sommes plus que nos expériences, plus que nos sentiments, plus que nos pensées, plus que nos gestes, plus qu'une partie de nous-même...
Cela change tout!
Au coeur de ce livre thérapeutique se trouve une clef psychologique qui vous rappelle d'ouvrir votre vie à votre grandeur: vous êtes infiniment plus que tout ce que vous vivez, avez vécu et vivrez.
Cessez de vous tourmenter avec ce que les autres pensent!

9.17.2008

Impossible bonheur

C'est ça vivre?
Se lever le matin, partir travailler, vivre pour payer l'hypothèque, les assurances,
l'auto, le garagiste, les réparations de la maison, le loyer, les cartes de crédit, les intérêts, les taxes, les impôts, l'épicerie, les vêtements, les frais dentaires, l'essence, le chauffage, le câble, le cellulaire, la garderie, tout ce qu'il faut aux enfants, les vacances et le Reer?

C'est ça le bonheur possible?

Maslow s'est sérieusement intéressé au bonheur comme motivation. Pour lui, le sentiment d'être malheureux doit devenir un sentiment de frustration pour y voir: il faut être malheureux d'être malheureux. "C'est que... voyez-vous... être malheureux, c'est normal quand on est mal en point, insécure, mal aimé et qu'on ne s'aime pas! Vous dites qu'il faut être heureux de ce qui nous rend malheureux? C'est déprimant!"

Non ce n'est pas ce que je dis, ni Maslow d'ailleurs.

Pourquoi pensons-nous que le bonheur n'a pas ses propres règles alors que la musique, les mathématiques, la langue, la réussite et la santé ont les leurs?
Oui, cela fait du bonheur une discipline psychologique, une discipline physique, affective, intellectuelle et sociale.

À moins d'attendre pour être heureux que tous nos besoins de base soient comblés, nos bobos guéris, toutes nos affaires payées, que nous soyons aimés des autres et de nous-même, le bonheur se présente comme une discipline.
Connaissez-vous ses règles? Voulez-vous même les connaître?

Nous sommes psychologiquement paresseux en matière de bonheur...
Avis aux tricheurs!
Vous perdrez toujours votre bonheur en refusant de vous soumettre à ses règles!
Vous êtes à blâmer, non le bonheur!

9.16.2008

La dépression

Donner aux autres le pouvoir de nous récompenser, c'est aussi leur concéder le pouvoir de nous punir.
C'est risqué! Et aussi imprudent que donner notre "nip" à un inconnu pour obtenir un sourire de lui ou échapper à un reproche. Nous ne faisons pas cela avec notre carte de débit, seulement avec notre vie!
Si nous donnons aux autres le pouvoir de reconnaître notre valeur, nous serons inquiets, car notre sécurité intérieure dépendra d'eux, de leur honnêteté et de leur bienveillance.

N'importe qui peut nous faire croire n'importe quoi! N'importe qui peut nous mentir, nous appauvrir moralement et intellectuellement! N'importe qui peut nous vider psychiquement! Même ceux qu'on aime. Nous attendre à la louange et à la flatterie, appréhender la revanche et le châtiment à tout moment, jour après jour, c'est psychologiquement courir à notre propre perte!

La dépression est une faillite psychologique... Un mauvais investissement dans les autres. Nous avons tout perdu à attendre d'eux, notre sécurité intérieure.
Les voleurs de bonheur, les voleurs de vie, les voleurs de joie, quand ils possèdent notre code d'accès, trouvent la malhonnêteté presque normale...

9.15.2008

L'anxiété

Serions-nous anxieux si nous n'avions pas peur d'échouer?

La peur d'échouer engendre la peur des obstacles
la peur des difficultés
la peur de se tromper
de le regretter
de subir des pertes
d'être mal jugé
d'avoir eu tort

Les obstacles sont moins grands
les difficultés, moins rebutantes
les erreurs, moins effrayantes
quand nous agissons
sans avoir peur d'échouer
car les avantages dépassent toujours les résultats!

Quelle horrible source d'anxiété la peur d'échouer
en amour, dans son métier, dans sa vie!

"Bien dans sa vie": un must à lire!

Le burnout

Le burnout est un état de mal-être physique et psychologique causé par un stress persistant mal géré. Les signaux d'alerte qui se manifestent au travail sont l'irritabilité, l'hostilité, la haine de son travail, du milieu de travail, d'un collègue en particulier ou du patron, la baisse de la performance, la démotivation, la perte de contrôle émotionnel, l'hypersensibilité à l'injustice et aux frustrations, la victimisation, la déprime, les maladies à répétition (troubles d'indigestion, maux de tête, montées d'hypertension, rhumes, sinusites), la démission. À la maison, les signaux d'alarme sont l'insomnie, une plus grande consommation d'alcool, l'usage de drogues, les sauts d'humeur, l'impatience, l'irritabilité, l'isolement, la fatigabilité, la tristesse, la démoralisation, l'impuissance.

Quand le burnout se transforme en dépression, nous sommes mal partout, non seulement au travail.

La rage au bureau ou la rage au volant, ça se ressemble...

Si chacun était bien dans sa propre vie, il se conduirait mieux au travail, le patron comme les collègues.

9.14.2008

L'auto diagnostic psychologique

Les gens arrivent en thérapie avec leur propre diagnotic: "Je n'en peux plus"; "c'est plate à mort, mon travail, je ne le supporte plus"; "c'est plus facile de tout avoir de mes parents, que d'avoir du bonheur d'eux" (enfant de 8 ans) ; "ça sert à rien: le boss est encore pire qu'avant"; "je ne sais pas si je l'aime encore, nous ne baisons plus depuis un ans... je pense à mon ancien..."; "je ne suis pas une bonne mère, mes enfants m'insultent comme leur père faisait"; "le monde n'a pas de place pour quelqu'un comme moi, je voudrais mourir"; "si je pouvais, je plaquerais tout là, la femme, les enfants, tout: c'est une vie de fou que je mène"; etc.

L'auto diagnotic psychologique a moins de poids en médecine que le diagnostic médical, mais il a plus d'impact moral sur notre vie et notre santé psychologique qu'une simple prescription!
Nommer notre problème nous aide à le comprendre et à le résoudre.

Mais toutes les solutions ne sont pas les meilleures!
La meilleure solution est la plus sage.
C'est parce qu'elle ne fait pas de perdants qu'elle est sage, écrit Aristote.

Sinon, nous créons un problème de plus, appelé solution.
Combien de solutions familiales, scolaires, médicales, politiques et économiques font de nous des perdants plutôt que des gagnants? et de bons perdants!

Nous adoptons trop de solutions malheureuses...
Nous sommes nombreux à être des perdants dans le monde humain et notre propre monde.
Nous endurons pour éviter d'être encore plus perdants en agissant.
Notre conception du bonheur est pessimiste...

9.12.2008

La psychologie des baby boomers

Les bb boomers ont idéalisé leur moi. L'idéalisation de soi des femmes boomers donne la sainte, la parfaite, la toute-aimante, celle qui doit tout faire pour les autres, les faire passer avant ses propres intérêts, son propre bonheur, renoncer à elle-même. L'idéalisation de soi des hommes boomers donne le chef, le king, le dur, l'être fort, invulnérable, infatigable et intouchable, celui qui n'a besoin de personne, qui peut tout faire tout seul, qui se passe de compassion, d'amour et d'affection, et qui jamais ne craque.

L'idéalisation de soi, c'est vivre pour ce que nous devrions être, selon nous et d'après les autres.
La commande a été énorme, psychologiquement et physiquement.
Nous avons fini par croire que nous étions vraiment ce que nous devions être: des saintes et des guerriers. Peu importe que les faits montrent autrement, nous nous sommes crus impeccables. Pour plaire à Dieu et ne pas déplaire au Diable, nous avons nié la réalité et notre vie. Nous avons renoncé au bonheur personnel.
Il ne nous restait plus qu'à nous enorgueillir de notre illusoire perfection et de notre stoïcisme. Nous avons été susceptibles à la critique, défensifs devant les accusations, incapables de reconnaître nos torts et difficiles d'approche. Il fallait des pincettes et des gants blancs... tellement nous étions vite démontés par le moindre reproche, le moindre désaccord...
Pourquoi? Parce que l'orgueil n'est pas un substitut de confiance en soi.

Nous n'avions pas confiance en nous-mêmes.

Nous étions sans avenir personnel, sans avenir culturel, sans scolarité, sans liberté de penser et d'être, des enfants de Dieu. Sortir semble avoir été notre mot d'ordre à tous, ou presque! Sortir de la religion, sortir des compagnes, sortir de la maison, sortir du mariage, sortir des autres, sortir de soi, sortir de l'ignorance, sortir de la peur, sortir du péché, sortir de la culpabilité, sortir de la honte, du mensonge et de notre cocon...

Notre confiance en nous-mêmes est une vraie victoire!

Nous sommes les vainqueurs de tout ce qui "a du sang de théologien dans les veines" dirait le philosophe Nietzsche.

N'oublions pas que la confiance en soi, ça se perd.

Pour les boomers, le bonheur arrive presque toujours après autre chose, après qu'on soit marié, quand on aura assez d'argent, que la maison sera payée, que tous les enfants seront à nouveau réunis autour de la table, quand nos enfants iront mieux, etc. Le bonheur est très conditionnel. Trop!

Les boomers ont peur du bonheur parce qu'il a toujours été "péché". Le bonheur a été tabou. Le bonheur a été, et est encore pour plusieurs, égoïste et déloyal, une tentation à laquelle il faut résister de son mieux. Je préfère être humblement heureuse que humblement malheureuse... Pour nous, les enfants boomers, le bonheur était loin de conduire au ciel, il nous ouvrait les portes de l'enfer. Il y a donc les bb boomers heureux et les bb boomers malheureux.

La biographie des boomers se trouve bien résumé dans deux grandes chansons de John Lennon: "Working class hero" et "Imagine"...

À gauche, aperçu sur YouTube des propos de l'entrevue avec Ginette Michaud à Boomer 1570 am...

9.11.2008

Trivialiser le bonheur

Mes clientes ne veulent pas admettre qu'elles sont malheureuses. Cela me dépasse! Je serais malheureuse pour moins que tout ce qui les afflige. Elles ont peur de nommer un chat un chat, de dire les choses, principalement à elles-mêmes.

Malgré votre arrêt de travail prolongé, les antidépresseurs, l'assureur qui vous court après et doute de votre état, les visites chez le docteur, l'attente avant de passer dans son bureau, les frais supplémentaires pour le petit rapport à l'assureur, l'insomnie, la prise de poids, vos enfants hostiles à votre égard, votre mari, admettons-le, qui est assez indifférent, le patron "malade mental"et la belle-mère "folle", et j'en passe par sympathie, vous n'êtes pas "si malheureuses que ça" ? Vous êtes "assez heureuses"?
Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, même en thérapie! Permettez-moi de douter de votre bonheur qui est très défensif. Un bonheur défensif est un faux bonheur.
Votre dépression est synonyme de malheureuse, vous ne pensez pas?

Curieusement, c'est dans les pires moments de notre vie que nous devenons cynique et trivialisons le bonheur: "bof! le bonheur... c'est quoi au juste... montrez-moi quelqu'un qui est totalement heureux... quelqu'un qui est toujours heureux...

Mais nier que nous sommes malheureux, c'est vivre dangereusement. Pouvons-nous vraiment être une personne heureuse, mal dans sa vie et dans celle des autres?
Si vous ne savez plus ce qui vous rend heureux, vous n'êtes certainement pas aussi heureux que vous le prétendez. Faire semblant n'apporte pas le bonheur. C'est une façon de se sécuriser et de sécuriser ceux qui ne veulent pas savoir que nous ne sommes pas heureux.
Le bonheur devrait être un concept radical: nous sommes heureux ou nous ne le sommes pas. Nous verrions plus à lui. Nous verrions à le retrouver quand nous l'avons perdu.
Le bonheur, c'est une forme de compétence qui relève seulement de nous.
Nous pouvons faire semblant d'être heureux, mais nous ne pouvons pas feindre la bonne santé psychologique...

Ceci est une partie de l'entrevue avec Claude Bolduc du 4 septembre 2008

La santé psychologique

Les médecins et psychiatres s'occupent de santé mentale. Je m'occupe de santé psychologique. La santé psychologique, c'est le bonheur. Plus nous sommes en bonne santé psychologique, plus nous sommes heureux, plus nous sommes capables de l'être.
Notre bonheur n'est pas à toute épreuve, évidemment.
La prévention est de mise... Nous voyons bien à prévenir le cancer!

L'équivalent du cancer en ce qui concerne notre vie que nous voulons heureuse, c'est le mal profond qui se multiplie vite: le pessimisme, la honte, le doute, la culpabilité et le sentiment d'infériorité.
Le traitement par exellence?
Ne vous jugez pas. Jamais, jamais., jamais.
C'est la prévention #1

La dépression d'ennui chronique

Un nouveau diagnostic pourrait bien voir le jour dans quelques années. Je l'ai trouvé dans un livre de psychologie, écrit par une américaine brillante, il y a plusieurs années: "la dépression d'ennui chronique".

La dépression d'ennui chronique ressemble à quoi?
C'est trouver le moyen de s'ennuyer à Paris, à Rome, dans un Gala, à l'Opéra, au bord de la mer, dans sa maison ultra moderne et belle... C'est l'ennui partout.
Le mal réel de la personne qui s'ennuie maladivement n'est pas la lassitude,
ni la surabondance, ni le désintérêt pour tout.
Enfant, cette personne avait désespérément besoin de parler. L'occasion ne lui a pas été donnée. Une telle personne a été réduite au silence, a vécu dans le silence, et continue de vivre dans le silence.

Parler pour parler, parler pour ne rien dire, psychologiquement parlant, ce n'est pas cela se parler... Nous savons, vous et moi, que ce n'est pas nécessairement entre amis, autour de nos soupers arrosés de vin, que nos échanges sont les plus profonds.
Entre partenaires, se parler vraiment, c'est assez rare.
Admettons que Jacquard n'ait pas tort, que "l'Homme fait l'Homme". Alors qu'adviendra-t-il de nos enfants qui s'ennuient à rien, tout le temps, vite et partout?
Ils nous coûtent cher parce que nous devons constamment les désennuyer...
Et, ils trouvent le moyen de s'ennuyer avec le nouveau gadget fraîchement offert qui vaut une fortune! Quand il ne l'ont pas déjà perdu ou abîmé...
Quelle sorte de génération... de...

Nos enfants sont super intelligents et psychologiquement, très capables.
Ils ont besoin de parler. Ils ont besoin de parler intelligemment de la Vie avec quelqu'un.
Charles Taylor prédit que l'Homme moderne recherchera l'authenticité...
Notre enfant de 5 ans, de 12 ans , c'est lui l'Homme moderne: il la veut l'authenticité!
Mais il faudra prendre le temps de parler avec lui, de l'écouter.

Sinon, son futur diagnotic sera celui de dépression d'ennui chronique.
Parlez-en! Parlez-lui! Parlez-vous! Parlez-leur!


Ceci est un résumé de l'entrevue avec Suzanne Léger et plus...

S'individualiser

L'individualisation ne signifie pas seulement, réalisation de soi. Lorsque l'enfant commence à faire la différence entre lui et les autres, il sort de l'impersonnalité, écrit Jung. Sortir de l'impersonnalité est l'histoire d'une vie...
Car nous vivons dans un monde impersonnel, qui tend à nous dépersonnaliser.
La tâche n'est pas facile parce que nous évoluons dans deux relations à la fois, la relation à nous-même et la relation aux autres.

Nous sommes un moi et un Soi: nous-même et plus que nous-même...
Jung l'écrit simplement: le Soi, c'est tout ce qui est autre que moi, tout ce qui est plus que mon moi.
Si nous regardons autour, le passant, l'arbre, l'oiseau, le voisin, le collègue, l'enfant, le vieillard, le patron, notre mère ou le chat, tout ce que nous voyons est une partie de notre Soi.

Si nous individualiser exigeait seulement de nous que nous aimions notre "moi",
le comprenions, l'aidions et le développions, cela ne prendrait pas toute une vie!
Nous ne sommes quand même pas si pires que cela...

Mais voilà... Nous individualiser exige infiniment plus. Cela exige que nous aimions également notre Soi, du moins que nous le respections.
Aimer notre Soi et notre moi... autant l'un que l'autre? C'est surhumain!
Vous verrez bien...
Je vous laisse deviner la fin du film...

Seulement nos "moi" sont différents les uns des autres...

Ceci était un aperçu de l'entrevue avec Lena Ghio.

9.10.2008

Psychologie et préjugés

Nos diverses croyances et préjugés changent notre regard sur le monde: il est ce que nous pensons de lui...
Un préjugé est une exagération, une généralisation: une excuse bien psychologique pour ne pas évoluer.
Après tout, si le monde est rempli de méchanceté, je ne suis pas obligé d'en faire partie, ni de faire ma part! Je peux rester à la maison, vivre ma petite vie et faire mes petites affaires en toute sécurité.
Si les hommes sont des menteurs, des manipulateurs et des obsédés sexuels, c'est normal que je ne m'intéresse pas vraiment à eux. Ma méfiance, mon manque d'intérêt et d'affection pour eux, ça se comprend...
Si les femmes sont des criseuses, des égoïstes et des dominatrices, je ne suis pas obligé d'être bon et sincère avec elles. Ma double vie s'explique!
Nos préjugés sont des excuses, rien que des excuses pathologiques pour ne pas évoluer.
Le fond de l'histoire, c'est qu'ils reflètent davantage nos illusions sur nous-mêmes
que sur les autres...
Plus nous sommes passifs, plus nous avons de préjugés,
et plus nous entretenons nos illusions sur les autres et nous-mêmes...

La conscience de soi

Dans nos disputes de couple et nos mésententes entre frères et soeurs, collègues et voisins,
nous disqualifions souvent les perceptions de l'autre, non pas parce qu'elles sont complètement erronées, mais parce que nous ne voulons pas de témoin. Avoir des témoins nous gênent et nous vexent.
Nous nous débarrassons d'eux en faisant peu de cas de leur humanité et de leur sensibilité, en condamnant leurs réactions, en les jugeant irrationnelles, égoïstes, étroites d'esprit etc.
Rien n'empêche que nous avons toujours nos témoins...
Que nous soyons dans le coma, atteint d'Alzheimer, en délire, autiste, drogué, ivre ou mort, quelqu'un nous regarde, quelqu'un nous voit et quelqu'un voit à nous... Ce témoin est humainement présent à nous ou humainement absent...
Nous sommes tous l'Homme, séparément et ensemble.
Être son propre Témoin, c'est vivre en ayant conscience de soi.

9.09.2008

Le stress intérieur

Être malheureux à cause d'un imprévu, d'un coup dur ou d'un échec est une source de stress intérieur importante. Vivre malheureux, jour après jour, c'est vivre dans un état de stress intérieur chronique.
Le plus grand de nos stress n'est peut-être pas extérieur...
Être mal dans sa vie est une grande source de stress intérieur.

Envier le bonheur des autres

Quand nous pensons que nous sommes le seul à être malheureux, nous finissons par envier tout le monde. Parmi les raisons que nous invoquons pour justifier notre situation, la malchance revient souvent. Nous argumentons que c'est plus facile, plus naturel, plus simple pour les autres d'être heureux tandis que c'est toujours plus difficile et plus compliqué pour nous. Notre dernier argument: "Oui, mais... la vie est injuste! Nos problèmes ne sont pas mérités! Puis, l'amertume s'installe: "personne comprend, tout le monde s'en fout..." Puis, la peine monte. L'hostilité sort. Nous tombons dans la noirceur psychologique, la déprime, la dépression. Nous commençons à nous soustraire aux exigences de la vie et du bonheur. Tout est trop difficile, même les choses les plus simples. Dire merci est dur. Sourire fait mal. Le bonheur n'est plus qu'une forme d'impuissance chronique, une sorte d'oppression psychique. Pourtant, nous comparons constamment notre bonheur à celui des autres. C'est plus fort que nous: c'est ça l'envie. Et bien sûr, nous souffrons à tout coup. Chaque fois, nous nous sentons coupable et perdant.

Nous nous apitoyons pitoyablemement sur notre sort... "Le bonheur est injuste! Le malheur est injuste! Seuls les chanceux sont heureux! " . Et bien, pour être heureux, il faut du courage, du désespoir et des encouragements.

Encourageons-nous les uns les autres à vivre heureux!

L'ambivalence

Tout geste posé quand on est malheureux est malheureux, ses fruits sont amers. La quantité de sucre "psychologique" qu'il faut pour digérer ses effets, toute la bonne volonté et le savoir-faire qu'il faut déployer pour le rendre moins malheureux, c'est à peu près ce que nous connaissons du bonheur. C'est le bonheur après-coup: le bonheur de se reprendre, de corriger ses erreurs et de se faire pardonner.

Tout changement n'est heureux que si nous sommes déjà heureux quand nous le faisons.
L'ambivalence est une obsession: l'obsession de devoir choisir entre deux bonheurs. L'ambivalent fait un drame du bonheur, une question de vie ou de mort, une urgence, une crise existentielle.

Heureusement, ce n'est pas nécessaire.

L'ambivalent n'arrive tout simplement pas à choisir entre le bonheur et le malheur. Il ne prend pas de chance et choisit d'être heureux et malheureux! Ce choix transforme l'idée qu'il se fait du bonheur en pure obsession, en angoisse. Nous devons constamment choisir: être heureux ou ne pas l'être.

9.08.2008

De là à en faire une maladie!

Et alors? Qu'est-ce que ça peut bien faire tout ce que les autres pensent de nous? Notre différence n'est pas une maladie, notre vie non plus! Ce qu'ils pensent de nous, nous en faisons pourtant une maladie... Leurs perceptions sont des diagnostics! ..."T'aboutiras pas à grand-chose"; "ton malheur, c'est d'être une fille"; "té un vrai enragé"; "une tête folle"; "un manipulateur"; "une petite pute", etc.

Les erreurs de diagnostic, vous avez déjà entendu parler de cela?

Que d'erreurs sur notre personne! Ne croyez pas ce que les autres disent de vous et pensent de vous. Ils ne savent rien de votre vie intérieure, rien de votre relation à vous-même et à la vie. Si je faisais un T-shirt pour le livre "Bien dans sa vie", j'écrirais: Ma différence est bel et bien à moi!

9.03.2008

Les deux "moi"

Quand mon petit-fils de trois ans et demi tond le gazon avec sa tondeuse de plastique et qu'il utilise son bâton de hockey comme coupe-herbe, il ne fait pas semblant! L'enfant ne fait pas semblant; il fait pareil.
Faire semblant ou faire pareil, c'est pour nous les adultes, assez semblable. Pourquoi être des acteurs plutôt que des réalisateurs? C'est parce que le danger d'être rejeté pour être vrai est loin d'être une menace imaginaire. Nous coupons la poire en deux: un faux moi pour toi, un vrai moi pour moi. En psychologie, cela s'appelle le clivage. Nous présentons aux autres celui qu'ils préfèrent et gardons pour nous celui que nous aimons. Celui que nous sommes le seul à aimer on dirait...
Faire semblant d'aimer, de feindre d'être bien, de vouloir la même chose que les autres, c'est moins que vivre...
Quand on décide de vivre heureux, on se rend compte que le bonheur prend du courage: plus de courage que d'argent ou de temps...

9.02.2008

Qui ne veut pas être bien!

Qui ne veut pas être comme tout le monde! Et, qui ne veut pas que tout le monde soit comme lui! La relation amoureuse serait facile si l'autre était comme nous! Et le monde, plus vivable s'il nous ressemblait! Peut-on s'en vouloir d'être différents les uns des autres? Absolument, souvent et pour longtemps. C'est très difficile d'être le seul à être "soi". C'est épeurant. C'est un défi!
Mais quel défi!

9.01.2008

Un livre thérapeutique

1er septembre 2008

Ce que dit élogieusement Madame Josée Blanchette dans son article du Devoir, c'est que le livre "La liberté intérieure" devenu "Bien dans sa vie" en 2008 est un livre thérapeutique. Si on l'ouvre lors d'une mauvaise passe ou d'une crise, quand toute notre vie fait mal, on l'ouvre au bon moment...
Ce livre devrait être dans la pharmarcie à côté des aspirines, avec la télécommande et les chips: c'est l'auteure qui le dit! Car il apaise, rassure, encourage, remonte le moral, console et redonne le sourire. Lire un seul paragraphe fait déjà du bien. On le referme avec l'esprit plus tranquille, le coeur plus ouvert.
Ce n'est pas un livre de psychologie pop typique: il n'y a pas de recettes, ni de conseils spécifiques. Il donne surtout à penser... S'il remet de la joie, de la sagesse, de l'audace, de la certitude et de l'amour dans votre vie, c'est un livre heureux.

8.31.2008

Mention dans LeDevoir

Merci à Josée Blanchette du Devoir pour ses commentaires:

http://www.ledevoir.com/2007/10/12/160235.html