Le Livre

Initialement paru aux Éditions du Roseau en 1992 sous le titre La Liberté intérieure, ce livre de développement personnel de la psychologue Suzanne Harvey a récemment été encensé par Josée Blanchette dans une de ses chroniques du Devoir : « J'aurais pu m'économiser dix ans de thérapie avec ce livre-là sur ma table de chevet. »

Écrit dans un ton intimiste, d'une simplicité désarmante mais avec toute la rigueur d'une spécialiste, cet ouvrage trace fort habilement les contours des petits et grands malaises qui sont le lot de bien des gens. L'auteure aborde la quête de sens sous l'angle de la prise en charge de notre individualité: « Nous avons tendance à éviter nos problèmes parce que nous vivons dans un monde qui considère comme anormal le fait d'en avoir. Nous n'apprenons donc pas à les résoudre ; nous apprenons seulement à nous y adapter. […] Notre liberté devrait être notre seul modèle pour les résoudre. »

En de courts chapitres (2 à 5 pages) qui traitent de tous les aspects importants de l'individualité (l'amour, la liberté, l'intégrité, la mort, etc.), Suzanne Harvey nous invite à trouver courageusement des réponses personnelles à ce qui peut nous rendre à notre liberté intérieure.

9.12.2008

La psychologie des baby boomers

Les bb boomers ont idéalisé leur moi. L'idéalisation de soi des femmes boomers donne la sainte, la parfaite, la toute-aimante, celle qui doit tout faire pour les autres, les faire passer avant ses propres intérêts, son propre bonheur, renoncer à elle-même. L'idéalisation de soi des hommes boomers donne le chef, le king, le dur, l'être fort, invulnérable, infatigable et intouchable, celui qui n'a besoin de personne, qui peut tout faire tout seul, qui se passe de compassion, d'amour et d'affection, et qui jamais ne craque.

L'idéalisation de soi, c'est vivre pour ce que nous devrions être, selon nous et d'après les autres.
La commande a été énorme, psychologiquement et physiquement.
Nous avons fini par croire que nous étions vraiment ce que nous devions être: des saintes et des guerriers. Peu importe que les faits montrent autrement, nous nous sommes crus impeccables. Pour plaire à Dieu et ne pas déplaire au Diable, nous avons nié la réalité et notre vie. Nous avons renoncé au bonheur personnel.
Il ne nous restait plus qu'à nous enorgueillir de notre illusoire perfection et de notre stoïcisme. Nous avons été susceptibles à la critique, défensifs devant les accusations, incapables de reconnaître nos torts et difficiles d'approche. Il fallait des pincettes et des gants blancs... tellement nous étions vite démontés par le moindre reproche, le moindre désaccord...
Pourquoi? Parce que l'orgueil n'est pas un substitut de confiance en soi.

Nous n'avions pas confiance en nous-mêmes.

Nous étions sans avenir personnel, sans avenir culturel, sans scolarité, sans liberté de penser et d'être, des enfants de Dieu. Sortir semble avoir été notre mot d'ordre à tous, ou presque! Sortir de la religion, sortir des compagnes, sortir de la maison, sortir du mariage, sortir des autres, sortir de soi, sortir de l'ignorance, sortir de la peur, sortir du péché, sortir de la culpabilité, sortir de la honte, du mensonge et de notre cocon...

Notre confiance en nous-mêmes est une vraie victoire!

Nous sommes les vainqueurs de tout ce qui "a du sang de théologien dans les veines" dirait le philosophe Nietzsche.

N'oublions pas que la confiance en soi, ça se perd.

Pour les boomers, le bonheur arrive presque toujours après autre chose, après qu'on soit marié, quand on aura assez d'argent, que la maison sera payée, que tous les enfants seront à nouveau réunis autour de la table, quand nos enfants iront mieux, etc. Le bonheur est très conditionnel. Trop!

Les boomers ont peur du bonheur parce qu'il a toujours été "péché". Le bonheur a été tabou. Le bonheur a été, et est encore pour plusieurs, égoïste et déloyal, une tentation à laquelle il faut résister de son mieux. Je préfère être humblement heureuse que humblement malheureuse... Pour nous, les enfants boomers, le bonheur était loin de conduire au ciel, il nous ouvrait les portes de l'enfer. Il y a donc les bb boomers heureux et les bb boomers malheureux.

La biographie des boomers se trouve bien résumé dans deux grandes chansons de John Lennon: "Working class hero" et "Imagine"...

À gauche, aperçu sur YouTube des propos de l'entrevue avec Ginette Michaud à Boomer 1570 am...

Aucun commentaire: