Le Livre

Initialement paru aux Éditions du Roseau en 1992 sous le titre La Liberté intérieure, ce livre de développement personnel de la psychologue Suzanne Harvey a récemment été encensé par Josée Blanchette dans une de ses chroniques du Devoir : « J'aurais pu m'économiser dix ans de thérapie avec ce livre-là sur ma table de chevet. »

Écrit dans un ton intimiste, d'une simplicité désarmante mais avec toute la rigueur d'une spécialiste, cet ouvrage trace fort habilement les contours des petits et grands malaises qui sont le lot de bien des gens. L'auteure aborde la quête de sens sous l'angle de la prise en charge de notre individualité: « Nous avons tendance à éviter nos problèmes parce que nous vivons dans un monde qui considère comme anormal le fait d'en avoir. Nous n'apprenons donc pas à les résoudre ; nous apprenons seulement à nous y adapter. […] Notre liberté devrait être notre seul modèle pour les résoudre. »

En de courts chapitres (2 à 5 pages) qui traitent de tous les aspects importants de l'individualité (l'amour, la liberté, l'intégrité, la mort, etc.), Suzanne Harvey nous invite à trouver courageusement des réponses personnelles à ce qui peut nous rendre à notre liberté intérieure.

11.29.2008

Salon du livre: ma gratitude à tous...


Je remercie de tout coeur ces belles personnes qui se sont procurées mon livre au salon du livre, avec qui j'ai échangé: vous en saurez plus sur moi en lisant le livre, mais moi, j'en sais un peu sur chacun avec qui j'ai parlé.

Encore, merci! Le prochain s'en vient. N'hésitez pas à me donner vos commentaires!

11.28.2008

Plusieurs l'ont demandé: voici l'article original de Josée Blanchette

Être vivant, c'est de l'ouvrage

Je suis tombée sur un livre qu'un jeune ami m'a prêté et qui a confirmé tous mes choix de vie, cet été. Les bouquins de self-help me font généralement autant d'effet qu'une poche de thé vert dans de l'eau tiède. «Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage», disait Henri Michaux, un de mes poètes surréalistes préférés.

Comme un poème, j'ai laissé infuser; j'ai lu l'ouvrage trois fois depuis la fin d'août et te le prêterai puisqu'on ne le trouve plus qu'à la bibliothèque. La Liberté intérieure, un auto-enseignement, de la psychologue québécoise Suzanne Harvey (Éditions du Roseau, 1992). J'essaie de convaincre l'éditeur de le republier. Même après 15 ans, cet ouvrage s'inscrit tout à fait dans la quête actuelle d'authenticité et de vérité dont traitait mon collègue Fabien Deglise dans ce journal il y a deux semaines. Tout est là.

J'aurais pu m'économiser dix ans de thérapie avec ce livre-là sur ma table de chevet. Tout ce que j'ai tenté maladroitement, inconsciemment et ouvertement de faire, de dire, de dépasser, se trouve dans ces pages. Pour cette psy qui semble avoir fait tomber bien des barrières pour accéder à son individualité, «seuls les êtres exceptionnels témoignent du potentiel humain. Ce sont eux, les vrais représentants de la race humaine. Dès qu'un être dépasse la normalité, il est un surdoué, sinon un génie. D'ailleurs, l'histoire de l'humanité est surtout l'histoire des êtres exceptionnels plus que celle de l'humanité elle-même».

En inhibant notre individualité, nous sombrons dans la névrose, médicamentée ou non. «Le névrosé éprouve de la difficulté à aimer, à ressentir, à penser, à communiquer et à créer. Il n'est pas conscient ou si peu», écrit-elle. Elle oppose le faire et l'être. «En "faisant", nous résistons à la Vie, tandis qu'en "étant", nous n'y résistons pas.» Elle va même plus loin: «En faisant de notre vie quelque chose de futile, il nous sera moins pénible de la perdre. Nous apprenons à mourir bien plus que nous n'apprenons à vivre.»

Suivre son coeur, sa voie, ses émotions, ses intuitions profondes, choisir le moment présent, larguer les habitudes et les souffrances auxquelles nous nous accrochons, voilà autant de messages à méditer. «Nous redoutons ce qui va bien dans notre vie parce qu'au fond, notre véritable sens du réel s'appuie principalement sur nos souffrances», écrit Suzanne Harvey, qui pense tout bonnement que nous sommes plus grands que nos problèmes, vieille sagesse populaire. Nous offrons à ces parasites douloureux une prise continuelle dans notre présent.

Apprendre le détachement est le job d'une vie. Avec nous-mêmes, avec les autres, nos enfants, nos amours, nos échecs, même nos valeurs, qui ne sont bien souvent que des preuves d'amour fournies à notre entourage, à la société. Pour être aimés davantage. Pour ce que nous ne sommes pas, en plus! Un marché de dupes.“